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Pour EDF, rien à voir avec l'âge avancé de la doyenne des centrales de l'Hexagone
Vers 22h40 vendredi, "un arrêt automatique du réacteur n°2 a été déclenché suite à la fermeture intempestive d'une soupape qui règle l'arrivée de la vapeur sur le groupe turbo-alternateur dans la partie non-nucléaire de la centrale", a confirmé un porte-parole d'EDF Fessenheim. Selon la formule consacrée d'EDF : "lln'y a aucune conséquence pour la sûreté des installations et pour l'environnement". Pour l'électricien français, cet arrêt automatique, semblable à celui d'un "disjoncteur", n'est en aucun cas lié à l'âge avancé de cette centrale, la plus ancienne en service du parc nucléaire français. Des équipes ont été mobilisées pour déterminer les causes précises de cet arrêt, a ajouté EDF Fessenheim.
Le réacteur n°1 déjà arrêté
Cet incident sur son réacteur n°2 intervient alors que le n°1 se trouve lui-même à l'arrêt depuis le 9 avril, en raison d'une fuite détectée dans sa tuyauterie d'alimentation en eau (également dans la partie non-nucléaire de la centrale).
Arrêt définitif de Fessenheim
Les réactions des écologistes ne se sont pas faites attendre: "Il est temps d'arrêter cet acharnement sur ces vieilles chaudières atomiques à bout de souffle et de plus en plus dangereuses", ont réagi ce samedi les organisations anti-Fessenheim dans un communiqué, demandant que cet "énième arrêt simultané des réacteurs soit enfin transformé en arrêt définitif".
Engager la transition énergétique
Europe Europe Ecologie-Les Verts souligne dans un communiqué de presse que cet arrêt intervient un mois jour pour jour après l’intrusion par des militants de Greenpeace(le 18 mars dernier) pour dénoncer les problèmes de sûreté de la centrale et la dangerosité du nucléaire. Pour EELV, c'est inéluctable: "Nos centrales nucléaires les plus vieilles sont fragiles et il faut les fermer. Il est temps d’engager la nécessaire et inéluctable transition énergétique."
La future loi sur la transition énergétique doit prévoir une réduction de la part du nucléaire dans la production électrique au profit des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Elle est attendue pour le mois de juin.
Le tsunami du 11 mars 2011 qui a frappé le nord-est du Japon, a donné naissance à un continent de déchets qui se déplace vers la côte Ouest des Etats-Unis. Photo archives AFP
Selon certains scientifiques, les eaux contaminées de Fukushima devraient mettre encore quelques mois pour traverser le Pacifique et atteindre, en 2014, les côtes nord-américaines. Pour d’autres, c’est un véritable continent de déchets issus du tsunami du 11 mars 2011 qui est attendu lui, dès la fin de l'année 2013, sur la côte ouest des Etats-Unis. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la planète est loin d'en avoir fini avec les conséquences du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Une carte interactive pour suivre les particules radioactives
Les particules radioactives issues de la pollution provoquée par la catastrophe nucléaire de Fukushima, vont errer durant une dizaine d’années dans les océans du monde, selon les chercheurs duCentre of Excellence for Climate System Science (CECSS) qui ont publié sur internet une étude sur le sujet, en août dernier. Les courants au large du Japon accélèrent la dilution des eaux radioactives, qui perdent donc en concentration radioactive et se dispersent, rapporte l'étude. "Les observateurs de la côte ouest des USA pourront mesurer une augmentation des matières radioactives trois ans après l’événement", estiment les scientifiques qui ont mis en place une carte interactive permettant de visualiser l’évolution d’un produit, quel qu'il soit, porté par les courants marins. Les premières traces de la pollution radioactive de Fukushima présente dans les eaux de l'océan Pacifique devrait donc arriver en 2014 aux Etats-Unis. Que deviendront les innombrables fuites d'eau contaminées qui s'échappent du site dans l'océan depuis la catastrophe (le 22 juillet dernier, l'opérateur Tepco parlait de 390 tonnes par jour) ? L'étude du CECSS n'aborde pas la question.
Y at-il un danger pour la population américaine ?
Pas vraiment, d'après Erik van Sebille, co-auteur de l'étude, qui précise : "Cependant, les habitants de ces côtes ne seront pas affectés par les concentration de matériaux radioactifs car elles resteront en dessous des normes de l’OMS une fois qu’elles quitteront les eaux japonaises". Un élément qui reste cependant à vérifier...
Les déchets du tsunami japonais : le 51ème Etat américain
Selon un article publié par le site "Terra Eco" le 7 novembre, la NOAA (administration américaine de protection des océans) s'attend, elle, à voir un véritable continent de déchets venu du Japon aborder la côte ouest américaine, à la fin de l'année 2013. Une plaque de détritus de la taille du Texas se situe actuellement au nord est des îles d'Hawaï. Déjà surnommé le 51e État des Etats-Unis, l'énorme masse flottante qui ressemble à un amas de rouille, est constituée d’une quantité phénoménale de débris dus au tsunami (carte NOAA ci contre): véhicules, maisons, pontons, quais entiers... Avec, cadeau, des espèces animales invasives. Trois d'entre elles inquiètent plusparticulièrement les chercheurs américains : la moule bleue, l’algue brune connue sous le nom de wakamé, et l’étoile de mer, "Asterias amurensis". Les deux dernières figurent sur la liste des cent espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde, établie en 2000 par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
La NOAA minimise le risque de la radioactivité éventuellement présente dans les débris en provenance du Japon. Elle a néanmoins lancé un appel à la population américaine afin que les promeneurs préviennent les autorités dès qu’ils trouvent un objet rejeté par les flots. Certes, s'il est radioactif, mieux vaut ne pas le prendre, même avec des pincettes. A moins d'être armé d'un compteur Geiger, pour faire ses propres relevés. Sympa, la balade sur la plage...
Des soldats recherchent des survivants après un glissement de terrain provoqué par le passage du typhon Wipha sur l'île d'Oshima, le 16 octobre 2013, à 120 km au sud de Tokyo Photo AFP
Nouvelle sueurs froides au Japon hier, avec le typhon Wipha qui prenait la direction de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Le pire a finalement été évité. Mais des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta ont été décelés cette nuit dans l'eau d'un fossé menant à la mer. C'est le plus haut niveau de radioactivité mesuré à cet endroit jusqu'à présent.
13 morts et une cinquantaine de disparus
Wipha emportait avec lui des vents atteignant 180 km/h. Le 26e typhon de la saison en Asie a fait au moins 17 morts, dont 16 sur la petite île japonaise d'Oshima au sud de Tokyo, mais il n'a fait que frôler la capitale japonaise. Plus de trente maisons ont été emportées dans des glissements de terrain sur l'île d'Oshima, à 120 km au sud de la capitale, a rapporté la télévision publique NHK. Une cinquantaine de personne seraient portées disparues. En dehors de cette île, trois autres personnes étaient portées disparues dans la région de Tokyo: deux jeunes garçons sur une plage et un quinquagénaire dont la maison était dans une zone où s'est produit un glissement de terrain, ont précisé les autorités locales.
La centrale Fukushima Daiichi, violemment touchée
A 220 km au nord-est de Tokyo, la centrale dévastée de Fukushima a été violemment arrosée par Wipha dès mardi. Ce qui faisait craindre, au mieux, de nouveaux incidents, notamment à cause de l'eau radioactive qui engorgeait déjà le site avant même le passage de Wipha. Et au pire, l'accident irréparable que constituerait la chute la piscine du réacteur 4, en équilibre instable.
"5.000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima"
"Désastre planétaire en puissance", "incendie radiologique catastrophique","radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima" : telles étaient les craintes relayées par les médias, il y a un an de cela, en cas d'effondrement de la piscine du réacteur 4, dans laquelle sont entreposées 1 535 barres de combustibles, soit 264 tonnes de matières fissiles hautement radioactives. Depuis le 11 mars 2011, ce cube en béton de onze mètres de profondeur repose en effet à trente mètres du sol, sur une structure gravement endommagée et fragilisée par une explosion d'hydrogène survenue quatre jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le site. Sous sept mètres d'eau, les barres de combustibles, déchargées du cœur du réacteur à la fin 2010 pour maintenance, doivent être constamment refroidies afin d'éviter leur fusion et donc la libération d'immenses quantités d'éléments radioactifs.
Fukushima : "Titanic "atomique
On le sait, la situation du site nucléaire, rafistolé et brinquebalant, est loin d'être stabilisée. Les incidents et les fuites d'eau radioactives, dans l'océan et dans le sol, s'y poursuivent. Le mercredi 9 octobre, un accident a blessé 6 des 3.000 ouvriers qui oeuvrent jour et nuit dans des conditions précaires à la décontamination du site, notamment auprès du bâtiment du réacteur 1, où le coeur du réacteur 1 a entièrement fondu. A Fukushima Daiichi, l'exposition à la radioactivité atteint parfois jusqu'à 1 millisievert (mSv) la journée, soit le vingtième de la limite annuelle fixée pour les travailleurs du nucléaire...
Les précautions de Tepco
Très controversé pour sa mauvaise gestion de la crise depuis le tsunami et le séisme du 11 mars 2011 qui ont dévasté la centrale nucléaire de Fukushima, le gestionnaire a donc pris les devants en renforçant les fixations d'équipements et la surveillance des zones qui pouvaient être inondées par le typhon. Tokyo Electric Power (Tepco) a ainsi relâché des litres d'eau de pluie accumulée sur le site, en assurant toutefois que la radioactivité de ce liquide était inférieure à la limite légale.
Fukushima échappe au pire...
Mercredi, le coeur de Wipha qui n'a pas touché la terre ferme s'éloignait peu à peu des côtes et de Fukushima, et se trouvait au-dessus de l'océan Pacifique à 120 km à l'est de la préfecture d'Ibaraki en se déplaçant vers le nord-nord-est à la vitesse de 70 km/h. A Fukushima, c'est le soulagement, même si l'on ne connaît pas encore exactement la nature des dégâts causés par les pluies torrentielles.
Le typhon a entraîné les eaux radioactives encore plus près de l'océan
Le Japon est traversé chaque année entre le printemps et l'automne par de nombreux typhons dont certains , comme Wipha, d'une rare violence : d'autres sources d'angoisse en perspective pour la centrale de Fukushima, au Japon et dans les pays voisins.